jeudi 25 novembre 2010

de Cumberland Island aux Bahamas

De Cumberland Island, nous sommes retournés en mer, direction Port Canaveral, qui se trouve à être l’endroit où nous avons acheté le bateau.  Depuis  le début, nos navigations se font essentiellement au moteur, quelquefois avec le génois mais souvent sans voile.  Nous n’avons pas été tellement chanceux à ce niveau.  Port Canaveral est un haut lieu de départ pour des croisières sur de super paquebots. 
Nous nous payons une marina, car les ancrages sont rares dans le coin et Claude plonge sous le bateau pour vérifier les anodes.  Il remonte en annoncant que non seulement les anodes sont à changer, mais que les « cutlass bearing » sont finis.  C’est une très très très mauvaise nouvelle car ça implique que nous devons sortir le bateau de l’eau.  Dans notre malheur nous sommes chanceux car nous sommes tout à côté de Scorpio, la marina où nous avions fait faire le même travail quatre ans auparavant.  Notez que le bateau a subi une inspection au printemps et que l’inspecteur avait jugé nos bearings en bon état.
Finalement les réparations sont menées rondement, et nous pouvons remettre le bateau à l’eau.  Le lendemain nous devions partir pour Lake Worth où nous devions attendre la fenêtre météo nous permettant de traverser le Gulf Stream
Le Gulf Stream est un courant circulant du sud vers le nord, qui se tient près de la côte américaine.  Pour se rendre aux Bahamas, il faut le traverser, et il peut être dangereux de le faire dans certaines conditions météo.  Un vent du nord créé sur le courant des vagues fortes et dangereuses.  Or on annonce un calme plat pour les 24 prochaines heures.  Alors nous décidons d’enfiler directement la traversée en arrivant en face de Lake Worth.
On voit qu’on est sur le Gulf Stream au courant, qui est important et surtout à la couleur de l’eau, d’un bleu hallucinant.  La photo que j’ai prise de nos trappes de survie ne rend même pas justice à cette couleur intense.

  Il y a plein de poissons volants qui survolent la surface.  Claude décide de mettre une ligne à l’eau et cinq minutes après quelque chose mord.  Ce sera notre première dorade.

Nous arrêtons à la marina de West end.  Nous sommes arrivés trop tard pour aller plus loin, et nous devons dédouaner.  C’est une belle marina, mais complètement déserte.  Un immense restaurant où la seule présence était le barman… Peut être étions nous trop tôt en saison…
Après une escale à Port Lucaya qui ressemble assez à Fort Lauderdale, nous traversons vers les Berry.  Nous nous arrêtons près de deux îles qui servent de haltes aux super paquebots. 

Nous descendons en excursion avec l'espoir de pouvoir nous glisser parmi les passagers et ainsi de profiter d'un dîner gratuit.  Mais malheureusement aujourd'hui il n'y a pas de paquebot de la Norvegian  sur cette île et nous ne pouvons profiter que du décor
On se croirait dans une annonce de Corona

Alors voilà, ce sont nos premières impressions des Bahamas.  L'eau est extraordinaire.  Actuellement il fait toujours beau.  Le poisson abonde, les conches sont faciles à ramasser.  Il y a même des noix de coco.
  Nous sommes toujours en quête de nos premières langoustes mais Claude travaille assidûment à remédier à cette situation




lundi 15 novembre 2010

La mer

Après Charleston nous avions décidé de prendre la mer, histoire d'avancer un peu plus vite et surtout d'éviter la Georgie, que nous avons déjà fait par l'intercostal .  On s'entend, nous allons en mer mais nous ne nous éloignons quand même pas trop des côtes, histoire de ne pas rencontrer le Gulf Stream.  En regardant les vagues je vois de nombreuses taches brunes.  Ce sont des méduses , des centaines et des centaines de méduses qui toute la journée vont défiler sous le bateau. 
La nuit en mer pour moi qui suis une néophyte, c'est un peu inquiétant (surtout quand c'est mon quart et que Claude est parti se coucher)  Mais c'est aussi magnifique.  Les étoiles sont innombrables, et on est vraiment seul au monde.
 Le matin finit par revenir, et nous arrivons à l'ancrage choisi, soit Cumberland Island, à la frontière de la Georgie et de la Floride.   Si jamais vous passez dans le coin, allez faire un tour sur cette île
D'un côté de l'ile se trouve une forêt dense de chênes couvert de mousse.  Il y a évidemment des chevaux sauvages qui sont une spécialité de la région, mais aussi de nombreux tatous, qui semblent peu préoccupés par la présence humaine.
Il semblerait qu'il y ait aussi de nombreux alligators, mais je n'ai pas vérifié cette assertion.
Sur l'ile la famille Carnegie avait fait construire une propriété nommée Dungeness, qui fut laissé à l'abandon après la mort de sa propriétaire et qui brûla en 1959.  Depuis tout est resté en l'état, on voit même les carcasses des vieilles voitures de la propriété.   Et finalement, de l'autre côté complètement de l'île c'est la facade sur l'océan atlantique avec une plage magnifique

Et le lendemain de nouveau départ en mer.  Cette fois ci notre 24 heures nous conduira à Port Canaveral, qui se trouve à être tout à côté de Merrit Island où nous avions trouvé Gulliver il y a quatre ans.  La différence de température est frappante.  Les dauphins sont partout, de même que les lamantins , étranges bêtes complètement anachroniques, sévèrement protégés en Floride dont ils sont d'ailleurs l'emblême
J'ai pris la photo sur internet, je n'ai pas pu aller en faire une encore.  Ce sont des herbivores sans malice,  qui s'approchent facilement des bateaux pour se faire caresser.  Ils sont fréquemment blessés par les hélices de bateaux.
Nous repartirons sans  doute demain pour descendre encore un peu plus vers le sud avant de traverser aux Bahamas.

mercredi 10 novembre 2010

Vers Charleston

Vers Charleston
Nous quittons Beaufort le jeudi matin en laissant derrière nous Brigitte et Michel du Seakite et Sylvio, une autre belle rencontre, qui tous attendent une fenêtre météo pour traverser à St Martin.


Nous reprenons l’intercostal,  en direction de Cape fear, d’où nous avons l’intention de prendre la mer jusqu'à Charleston.  L’intercostal, c’est vraiment une navigation à part.  Les bateaux se suivent, c’est obligé puisqu’ils vont tous à la même place et même le plus souvent dans les mêmes ancrages.  Et l’étiquette qui règne a de quoi faire rêver un navigateur du lac Champlain.  Quant un capitaine de trawler vous appelle à la radio et vous demande : Can I pass on your port side with your blessing? On se dit que la politesse est une bien jolie habitude. L'intercostal comme je l'ai déjà dit c'est la voie intérieure qui va de Norfolk à la Floride.  Ce sont des canaux et des rivières quelquefois ravissants et quelquefois quelconques.  Et de temps en temps on rencontre quelque chose comme ça,

tellement kitche qu'elle en devient belle.

Une très jolie escale, le village de Southport, où il y a un petit bassin où sont amarrés les bateaux de la place et où les bateaux de passage peuvent s’ancrer s’il y a de la place. C'est un véritable village de pêcheurs, sans rien de touristique.
De là nous sortons en mer .  Notre intention est de nous rendre à Charleston directement.  Le vent est assez fort, le bateau avance bien.  Claude décide de mettre une ligne à l'eau, avec un leurre invraisemblable qu'il vient d'acheter.  Il a peu d'espoir car il doute de la possibilité d'attraper un poisson à la vitesse où nous avançons, soit entre 8 et 9 noeuds.  Et pourtant...
La ligne se tend et file et il ramène un thon que malheureusement il échappera juste au moment de le rentrer dans le bateau.
20 minutes plus tard, ça mord de nouveau.   Ramener un poisson à la vitesse où nous avançons ce n'est pas facile.
Finalement il gagne la bataille

Ça tombait bien on avait plus grand chose à manger et surtout je n'avais rien sous la main pour faire un souper spécial pour les 60 ans de Claude qui tombaient le lendemain.
Le vent forcit de plus en plus et ça devient franchement inconfortable.  Nous croisons un petit bateau qui avait passé la nuit avec nous à Southport et qui manque de nous frapper car il ne regarde pas le moins du monde où il va.  Faut le faire... c'est le seul bateau que nous verrons de la journée
Finalement comme le vent forcit sans cesse nous rentrons dans un inlet et le lendemain nous repartons par l'intercostal, ce qui nous permettra de voir le pont de Charleston que Claude a photographié pour Janus

  Charleston est une escale obligée.  La ville est magnifique, on se sent de plus en plus dans le sud, les palmiers sont apparus dans le paysage. La chaleur est revenue.  Nous avions déjà visité le quartier historique de la ville précédemment mais nous l'abordons cette fois ci par la mer est l'image est complètement différente. 
Nous repartirons sans doute demain et nous avons l'intention de filer directement en Floride

mardi 2 novembre 2010

De Norfolk à Beaufort

Nous quittons Norfolk en début d’après midi, après un détour à la marina où nous vidons ce qui a à être vidé et remplissons ce qui a à l’être.  Norfolk a été une jolie escale, ville universitaire trépidante, où il y a des choses à voir. De l’autre côté, c’est Portsmouth complètement différente, petite ville de province, tranquille avec un quartier historique particulièrement joli.  Mais nous sommes heureux de reprendre le voyage.  L’arrière pays de Norfolk est beaucoup moins joli, gros cargo déchargeant leur cargaison, barges, grosses industries.  Retardés par un train intempestif qui empêchera le pont de s’ouvrir, nous n’arrivons à l’écluse du Dismal Swamp que pour l’ouverture de 15.30.  Si jamais vous passez par là essayer de passer l’écluse quand Robert Peek est en service.


  Éclusier et ouvreur de pont depuis 16 ans il est fier de son canal comme s’il l’avait creusé lui-même.  Il connait tout de l’histoire de Dismo, surnom qu’il donne à ce qui est le plus ancien canal creusé par l’homme aux États unis.  Quand vous rentrez dans l’écluse il vous prend en charge, vous aide à vous attacher, s’enquiert de votre destination, vous avise que ce n’est pas réaliste, vous propose de nouvelles escales .  Il n’est pas pressé et peux même oublier d’ouvrir les vannes de son écluses.  Me demandant où se terminerait notre voyage, il me demande de lui rapporter des coquilles de conch.  Car il joue de la coquille –il nous fait une démonstration- et recherche l’instrument parfait.
Le lendemain matin nous aurons d’ailleurs droit à des beignes qu’il nous fait envoyer.
Tous les livres vantent le Dismal swamp.  J’ai personnellement trouvé ça assez lugubre.
Pendant les 30 premiers milles je n’ai vu aucune faune, si ce n’est un couple d’urubus à tête rouge. 
Et arrivés à Élisabeth city, nous apprenons que les quais sont archi pleins.  Alors nous arrêtons pour la nuit et repartons le matin suivant. 
Après la Chesapeake nous sommes maintenant dans l’intercoastal   Nous alternons canaux étroits creusés par l'homme et rivières immenses.  Mais il faut toujours faire attention et suivre les cartes car souvent il n'y a dans ce plan d'eau immense qu'un étroit chenal.  Qui s'en écarte s'échoue

Le bateau qui est là a malencontreusement oublié une bouée.  Il attend maintenant Tow Boat dans trois pieds d'eau.
De rivière en canal et de canal en rivière, nous arrivons à Beaufort, en Caroline du Nord, qui est une porte d'entrée pour l'océan .
Hier par internet nous avons reçu quelques photos prises par Bernie et Patricia au départ des iles Solomons.